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bienvenue dans mon monde, beaucoup d’écriture, d’histoires aliens (suite) 22 février 2008 « écoute beths, je n’ai pas envie de me prendre la tête à sept heures quarante-cinq, tu vois. je ne veux pas en parler et c’est mieux pour tout le monde. je me lève, avec ma tasse de café que je m’empresse de finir. je remonte dans ma chambre pour prendre mon sac, je mets mes bouquins dedans et redescends. josh est prêt, il m’attend devant la porte avec ses affaires. je ne le regarde pas, il serait capable de me faire dire toute la vérité, et ça je ne le veux pas. je sors, il me suit. nous montons dans ma voiture, il s’assoit devant, à côté de moi. je soupire. puis je démarre, cette journée ne me dit rien, comme toutes celles qui sont les miennes. l’université n’est pas très loin mais je préfère prendre ma voiture, comme ça si josh en a besoin, il pourra la prendre. dix minutes plus tard, nous arrivons. nous sortons de la voiture, la sonnerie retentit. je le prends par le bras et me téléporte devant la salle de cours. il est un peu surpris mais petit à petit il s’y fera. nous rentrons, je m’assois, il s’assoit à côté de moi, la rangée où je me trouve était vide jusqu’à ce que josh décide de s’y installer. les autres élèves le regardent avec de gros yeux, ils le prennent pour un fou ou se demandent s’il n’a pas le même pouvoir que moi. et puis quoi encore ! ça veut dire qu’aucune personne censée ne peut me côtoyer ! pff ! le professeur harrison nous observe. - bonjour à tous. lance le professeur. - bonjour. répondent les élèves tous en chœur. - je crois qu’un nouvel élève vient d’arriver parmi nous. levez-vous, jeune homme. josh se lève. les yeux sont rivés sur lui, il n’aime pas ça, il est d’une nature timide mais il doit y passer. quelques abrutis du dernier rang commencent déjà leurs rumeurs mais le professeur y mettra fin. je lève la tête et regarde mon colocataire, à présent. il reste maître de ses gestes, pour essayer de ne pas trahir son malaise. - allez-y, présentez-vous à la classe. - je m’appelle josh hogwards, j’ai dix-huit ans, je vis ici depuis peu… - dites-nous d’où vous venez. l’interrompt mr. harrison. - je…je viens de la planète terre, je viens d’amérique du nord. répond josh avec hésitation. - asseyez-vous. josh s’exécute. bien, je veux que tout le monde m’écoute attentivement, vous avez entendu, c’est un terrien. il est arrivé ici il y a deux jours. je tiens à ce que personne ne l’harcèle. il n’a aucun pouvoir et ne peut donc pas survivre contre chacun d’entre vous. la première incartade et vous serez puni, cela peut aller jusqu’à l’expulsion définitive et peut-être pire… je vous aurai prévenu. bien, passons au cours. je souris, le professeur harrison, jack de son prénom, n’a pas changé. je le connais assez bien, d’autant plus que je peux, comme toutes les autres personnes lire dans ses pensées et connaître ses sentiments; mais aussi parce que c’est un ami de mon père. du temps où ma mère était encore en vie, il venait chez nous tous les soirs, un peu moins après sa mort mais il le faisait encore. cet homme est un passionné, le droit c’est toute sa vie mais pas seulement, c’est un fou de théâtre, il a été, pendant quelques temps, acteur dans certaines pièces, après metteur en scène pour de petites œuvres, il a aussi participé à des procès touchant de près ce domaine. dès qu’il en entend parler, il part dans un monologue interminable, mais c’est tellement beau de voir une personne vivre sa passion qu’il n’y a que des andouilles pour l’arrêter. il est aussi très bon avec les autres, il déteste la violence et toute appartenance avec elle. il est un protecteur dans l’âme, c’est pour tout ce qu’il est, qu’il a réagi comme ça avec josh. beaucoup de professeurs l’auraient ignoré, d’autres humilié, ou encore interrogé comme la police mais pas lui. pourtant sa protection a une limite, quand ma mère est morte et qu’il a appris que j’avais la même faculté qu’elle, il a perdu ses moyens devant une situation qu’il lui était inconnue mais il a été la personne qui m’a le moins évitée, il a continué à me parler, à me sourire, à m’écouter, à m’interroger et à m’encourager. il a fait plus pour moi que mon père ne l’a jamais fait. ne pas penser à ça, ne pas penser à ça, ne pas penser à ça… josh est soulagé, ce mauvais moment est passé, et tant mieux. maintenant il écoute d’une seule oreille, pensant à sa vie, les cours qu’il avait chez lui, dans son pays natal. il est songeur, rêveur mais revient sur terre. il repose alors son attention sur ce que dit jack. je ne me sens pas bien, ma tête tourne, j’ai l’impression qu’un bricoleur tape avec un marteau dedans. je ressens beaucoup trop de haine, de colère et c’est à mon égard. je baisse la tête et je la tiens avec mes mains. j’affiche une mine déconfite. j’entends que le professeur interroge josh. - je crois que charlie ne se sent pas bien, monsieur. - emmenez-là à l’infirmerie, monsieur hogwards. il se lève et m’aide à me mettre debout. il ne faut pas que je m’évanouisse. il me prend par le bras, cette initiative de dire au prof que je ne vais pas bien, ne me plait pas mais maintenant c’est trop tard. il a juste voulu m’aider mais il ne sait pas dans quoi il a mis les pieds. nous sortons de la classe, il referme la porte. je m’appuis contre le mur. ah ma tête ! mon dieu, elle va imploser. je m’accroupis par terre, la tête dans les genoux. josh se baisse, il remonte mon menton pour que je le regarde. - viens, on va à l’infirmerie. - non, j’ai de l’aspirine dans mon casier, ça ira. j’ai l’habitude. - mais le professeur m’a dit de t’y emmener… - je sais de quoi j’ai besoin, je suis une grande fille. d’accord ? dis-je en l’interrompant. - bon, alors on va à ton casier. répond-il d’un air résigné. il me tend sa main, je la prends et me lève. nous marchons jusqu’à mon casier, je l’ouvre et en sors mon paquet d’aspirine. j’en détache un et l’avale. je remets les médicaments dedans. merde, j’ai fais tomber des livres ! clark les ramasse et les observe. ce sont deux livres intitulés: « disparition totale des pouvoirs » et « pouvoirs gênants ». il me les tend et me regarde, inquiet. - tu lis ces trucs-là, toi ? - oui, pourquoi ? j’ai fais un exposé dessus et puis j’aime bien, c’est intéressant. - c’est assez intriguant comme titre. il existe des pouvoirs contraignants ? demande-t-il d’un air ahuri. - oui. - lesquels ? - la télépathie par exemple ou encore l’empathie. mais ils sont très rares. - rare comment ? - ces deux derniers siècles, il n’y a eu que deux personnes ayant le pouvoir d’empathie, c’est très peu. - que sont-elles devenues ? - la première est morte, sa fille a disparu, on ne sait pas ce qu’elle est devenue. - ouf ! heureusement parce que je n’aime pas trop l’idée qu’on lise dans mes pensées… murmure josh plus à lui-même qu’à une quelconque personne. - ou qu’on sache ce que tu ressens. - oui, tu es d’accord avec moi ? - oui, bien sûr. ai-je marmonné. il sourit, je suis déboussolée, il ne sait pas qu’il parle de la mort de ma mère mais il a quand même dit cette phrase, cette phrase qui prouve bien que je ne dois rien lui dire. il partirait en courant, comme un renard pourchassé par des chasseurs. je soupire, je referme mon casier. puis je me dirige dans la cour, je m’assois sur un banc en bois, devant une fontaine, sous un arbre. ma tête va mieux, je ne veux pas retourner en cours, à chaque reprise c’est pareil, il faut que je me réhabitue à ce climat de haine et à ses pensées dans mon crâne. il me rejoint, il a du mal à comprendre mes réactions comme d’habitude. je regarde l’eau de la fontaine couler, j’ai pensé plusieurs fois à m’y noyer mais j’y ai renoncé. ce n’est pas la bonne solution, mais je ne l’ai toujours pas trouvée. il pense à ce qui a pu me mettre dans cet état mais toutes ces idées sont fausses. je voudrais disparaître pendant plusieurs jours, pour être vraiment tranquille, je n’aurai pu à supporter ma vie, mes problèmes et surtout à me supporter moi… je ferme les yeux, le noir total, que c’est